Le Baba au rhum est indissociable de son créateur Nicolas Stoher, pâtissier du roi déchu de Pologne et grand-duc de Lituanie Stanislas Leszczynski.
Celui-ci, après avoir quitté la Pologne trouve refuge près du Duc des Deux-Ponts. au décès de ce dernier Stanislas Leszczynski doit chercher refuge ailleurs. C’est le Régent de France qui lui offre une protection, une rente et une demeure à Wissembourg, près de la frontière allemande actuelle. Bien qu’ayant des moyens limités, le monarque n’en attache pas moins une grand importance à la qualité de sa table.
C’est ce moment, vers 1720, que Nicolas Stoher entre à son service comme apprenti pâtissier. Nicolas est un garçon intelligent qui apprend vite. Rapidement il est en charge de la confection de gâteaux dont le kouglof pour le roi et sa famille.
Le kouglof est une brioche sèche qui rappelle au roi les babkas qu’il mangeait en Pologne. Mais voilà, le babka ou le kouglof, le roi les trouve un peu secs. Il se souvient que naguère il les arrosait de vin de Hongrie ce qui les rendait plus gourmands.
Dans sa volonté de satisfaire le roi, le jeune pâtissier réfléchit à une revisite du Kouglof en l’imbibant… Il réalise une pâtisserie plus petite qu’il imbibe de Madère et la recouvre de crème pâtissière puis la présente au roi qui est enchanté.
Le baba est né, enfin presque car il n’a pas encore ce nom. C’est là que la légende entre en jeu. Il semblerait que le premier nom de ce gâteau ait été Ali-Baba en référence au livre qu’affectionnait le roi Stanislas mais, on dit aussi, que Baba viendrait du diminutif de Babka qui signifie grand-mère en polonais. Je penche plutôt pour la deuxième version.
Avec le temps, le gâteau n’a subi que peu de modifications. Il a été allégé. Le rhum a remplacé le Madère ou la Malaga qui fut utilisé plus tard et la crème pâtissière l’a été par une crème chantilly.
En 1730 Nicolas Stoher quitte le service de Marie Leszczynski, fille du roi Stanislas et épouse de Louis XV. Il ouvre une boutique à Paris au 51 de la rue Montorgueil. Le succès ne se fait pas attendre la pâtisserie existe toujours au même endroit et le Baba a traversé les âges.
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